Nata japonaise
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Masuyo
Nicoals
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Nata japonaise
Hier, j'essayai la nata, reçue il y a quelques semaines.
Acier trois couches, lame 15 cm, manche 16.5 cm en chêne blanc (je pense), 385 g, demi-soie, protège-tranchant en plastique (mais de bonne facture).
Je n'ai pas fait de bâtonnage, mais j'ai défriché, j'ai coupé des branches et des petits troncs, puis les ai écorcés, et voici mes premières impressions.
Intérêts :
Tout d'abord, une lame de 15 cm, ça pourrait paraître un peu juste, mais il faut compter avec le poids : à la volée, 385 g confèrent une bonne inertie et ça pénètre bien dans le bois vert. Ainsi, la nata est capable de couper en un seul coup un tronc de 4 cm. Dans le bois sec, elle s'en sort également assez bien.
On peut la tenir à trois doigts,
voire deux,
mais ces positions ne sont pas très confortables, je ne pense pas que le manche soit étudié pour ça. Je vais le modifier un peu, arrondir les angles et marquer un emplacement reculé pour l'auriculaire.
Au défrichage, sans en avoir l'air, elle éclaircit vite fait du chemin, un peu comme une machette en pleine jungle. Le secret est, comme d'habitude, dans la qualité de coupe, malgré son épaisseur
et son profil en V.
Elle possède un avantage insoupçonné, quoique bizarre à première vue : avec sa forme de lame rectangulaire, la nata est dépourvue de pointe.
L'intérêt en est très simple : c'est un danger de moins.
Je m'explique.
En effet, la pointe est un paramètre qui préoccupe inconsciemment le cerveau en permanence, car il doit constamment en calculer la position quand on utilise le couteau : quand on le porte, quand on volleye, quand on l'utilise avec les deux mains (une main sur le manche, l'autre sur le dos de la lame, par exemple), quand on s'essuie le front d'un revers de manche, quand on doit faire quelques pas sans le lâcher, s'il tombe (sur le pied ?). Eh bien, je me suis surpris à employer ce couteau avec moins de calculs, donc j'étais plus détendu, car la nata est tout bêtement moins dangereuse qu'un couteau avec pointe ; et le cerveau l'avait intégré bien avant que j'en prenne conscience.
De la même façon, la nata a un fil droit, qui ne remonte pas vers le dos ; ainsi l'on sait exactement où il se trouve, ne dévie pas, qu'on pousse ou qu'on tire ; ainsi le fil est moins ouvert sur l'extérieur de son champ d'action, ce qui nous fait encore un danger de moins.
Tout ça peut paraître un peu secondaire ; néanmoins je vous assure que l’impression générale est vraiment plus sécuritaire qu'un drop-point, par exemple. Il y a d'ailleurs un détail qui montre que cette impression n'est pas un effet du hasard : l'angle droit du tranchant, qui pourrait être blessant pour l'index en cas de légère maladresse, est limé.
Par conséquent, je pose une question : si l'on dispose d'un petit couteau déjà muni d'une pointe (neck ou puukko, par exemple), celle du couteau de camp ou de la machette est-elle nécessaire ?
Inconvénients :
385 g, ça n'est pas rien à utiliser pendant 2 ou 3 heures de suite, et la main et le bras - du moins les miens, peu habitués au travaux manuels - fatiguent.
Conclusion :
Au bout du compte, peut-on comparer une nata à un couteau de camp, à une hachette ou à une machette ?
Je réponds oui, même si elle a des faiblesses par rapport à chacun d'entre eux :
- moins puissante qu'une hachette sur les travaux de bûcheronnage,
- moins puissante qu'une machette sur le défrichage,
- une pointe qui manque par rapport à un couteau de camp ;
mais elle possède d'indéniables forces :
- contrairement à une machette, elle peut bûcheronner,
- contrairement à une hachette, elle peut défricher,
- donc une bonne polyvalence si l'on veut un outil qui puisse s'adapter à de nombreux travaux,
- une bonne sécurité d'emploi malgré un très bon tranchant.
Mais je précise à nouveau que celle qui est présentée ici est dotée d'une lame certainement un poil trop courte ; il est possible qu'avec une lame de 18 ou 20 cm et 1 mm de moins en épaisseur, de ces objections perdraient de leur validité.
Je pense que la nata peut faire bien des travaux du camp, sauf le pointu, bien entendu !
Acier trois couches, lame 15 cm, manche 16.5 cm en chêne blanc (je pense), 385 g, demi-soie, protège-tranchant en plastique (mais de bonne facture).
Je n'ai pas fait de bâtonnage, mais j'ai défriché, j'ai coupé des branches et des petits troncs, puis les ai écorcés, et voici mes premières impressions.
Intérêts :
Tout d'abord, une lame de 15 cm, ça pourrait paraître un peu juste, mais il faut compter avec le poids : à la volée, 385 g confèrent une bonne inertie et ça pénètre bien dans le bois vert. Ainsi, la nata est capable de couper en un seul coup un tronc de 4 cm. Dans le bois sec, elle s'en sort également assez bien.
On peut la tenir à trois doigts,
voire deux,
mais ces positions ne sont pas très confortables, je ne pense pas que le manche soit étudié pour ça. Je vais le modifier un peu, arrondir les angles et marquer un emplacement reculé pour l'auriculaire.
Au défrichage, sans en avoir l'air, elle éclaircit vite fait du chemin, un peu comme une machette en pleine jungle. Le secret est, comme d'habitude, dans la qualité de coupe, malgré son épaisseur
et son profil en V.
Elle possède un avantage insoupçonné, quoique bizarre à première vue : avec sa forme de lame rectangulaire, la nata est dépourvue de pointe.
L'intérêt en est très simple : c'est un danger de moins.
Je m'explique.
En effet, la pointe est un paramètre qui préoccupe inconsciemment le cerveau en permanence, car il doit constamment en calculer la position quand on utilise le couteau : quand on le porte, quand on volleye, quand on l'utilise avec les deux mains (une main sur le manche, l'autre sur le dos de la lame, par exemple), quand on s'essuie le front d'un revers de manche, quand on doit faire quelques pas sans le lâcher, s'il tombe (sur le pied ?). Eh bien, je me suis surpris à employer ce couteau avec moins de calculs, donc j'étais plus détendu, car la nata est tout bêtement moins dangereuse qu'un couteau avec pointe ; et le cerveau l'avait intégré bien avant que j'en prenne conscience.
De la même façon, la nata a un fil droit, qui ne remonte pas vers le dos ; ainsi l'on sait exactement où il se trouve, ne dévie pas, qu'on pousse ou qu'on tire ; ainsi le fil est moins ouvert sur l'extérieur de son champ d'action, ce qui nous fait encore un danger de moins.
Tout ça peut paraître un peu secondaire ; néanmoins je vous assure que l’impression générale est vraiment plus sécuritaire qu'un drop-point, par exemple. Il y a d'ailleurs un détail qui montre que cette impression n'est pas un effet du hasard : l'angle droit du tranchant, qui pourrait être blessant pour l'index en cas de légère maladresse, est limé.
Par conséquent, je pose une question : si l'on dispose d'un petit couteau déjà muni d'une pointe (neck ou puukko, par exemple), celle du couteau de camp ou de la machette est-elle nécessaire ?
Inconvénients :
385 g, ça n'est pas rien à utiliser pendant 2 ou 3 heures de suite, et la main et le bras - du moins les miens, peu habitués au travaux manuels - fatiguent.
Conclusion :
Au bout du compte, peut-on comparer une nata à un couteau de camp, à une hachette ou à une machette ?
Je réponds oui, même si elle a des faiblesses par rapport à chacun d'entre eux :
- moins puissante qu'une hachette sur les travaux de bûcheronnage,
- moins puissante qu'une machette sur le défrichage,
- une pointe qui manque par rapport à un couteau de camp ;
mais elle possède d'indéniables forces :
- contrairement à une machette, elle peut bûcheronner,
- contrairement à une hachette, elle peut défricher,
- donc une bonne polyvalence si l'on veut un outil qui puisse s'adapter à de nombreux travaux,
- une bonne sécurité d'emploi malgré un très bon tranchant.
Mais je précise à nouveau que celle qui est présentée ici est dotée d'une lame certainement un poil trop courte ; il est possible qu'avec une lame de 18 ou 20 cm et 1 mm de moins en épaisseur, de ces objections perdraient de leur validité.
Je pense que la nata peut faire bien des travaux du camp, sauf le pointu, bien entendu !
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
Re: Nata japonaise
Le manche est vraiment bien pensé, avec plusieurs prises.
zt puis c'est jol , merci pour ton étude complète !!
zt puis c'est jol , merci pour ton étude complète !!
Re: Nata japonaise
Bonsoir,
Un lien ou on peut trouver l'outil ?
Merci
Francis
Un lien ou on peut trouver l'outil ?
Merci
Francis
francis89- nouveau
- Messages : 3
Date d'inscription : 07/09/2014
Re: Nata japonaise
Sur le site de Rakuten, tu devrais pouvoir trouver ton bonheur, mais pas forcément ce modèle-ci.
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
Re: Nata japonaise
Merci Nicolas pour ce super retour bien expliqué.
Juste et nous sommes d'accord , que si la machette n'est pas le meilleur outil pour bûcheronner , pour certaines c'est faisable ( comme dirait l'autre.. j'ai la même à
la maison.. ) .
A 3m50 et à 6m15
Juste et nous sommes d'accord , que si la machette n'est pas le meilleur outil pour bûcheronner , pour certaines c'est faisable ( comme dirait l'autre.. j'ai la même à
la maison.. ) .
A 3m50 et à 6m15
black wolf- Explorateur Intrépide
- Messages : 2441
Date d'inscription : 09/11/2012
Age : 57
Re: Nata japonaise
MOI j'ai ça et c'est tout simplement génial
gus- Ray Mears
- Messages : 525
Date d'inscription : 29/08/2011
Age : 49
Re: Nata japonaise
Des Natas en direct du Japon il y en a pleins sur ebay .
Jebstuart- Ray Mears
- Messages : 569
Date d'inscription : 18/11/2013
Age : 62
Localisation : Brie Comte Robert ,Seine et Marne
Re: Nata japonaise
black wolf a écrit:Merci Nicolas pour ce super retour bien expliqué.
Juste et nous sommes d'accord , que si la machette n'est pas le meilleur outil pour bûcheronner , pour certaines c'est faisable ( comme dirait l'autre.. j'ai la même à
la maison.. ) .
A 3m50 et à 6m15
Ah ben ça, c'est sûr, mais ça pèse combien, ce machin ?
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
black wolf- Explorateur Intrépide
- Messages : 2441
Date d'inscription : 09/11/2012
Age : 57
Re: Nata japonaise
Est-ce encore une machette ?
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
Re: Nata japonaise
De part sa forme oui..Nicoals a écrit:Est-ce encore une machette ?
black wolf- Explorateur Intrépide
- Messages : 2441
Date d'inscription : 09/11/2012
Age : 57
Re: Nata japonaise
N'est-il pas un peu lourd ?
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
Re: Nata japonaise
Je m'en sers rarement justement à cause de ça !Nicoals a écrit:N'est-il pas un peu lourd ?
black wolf- Explorateur Intrépide
- Messages : 2441
Date d'inscription : 09/11/2012
Age : 57
Re: Nata japonaise
gus a écrit:MOI j'ai ça et c'est tout simplement génial
Elle pèse combien, celle-ci ?
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
Re: Nata japonaise
J'ai trouvé la masse de la nata Silky : en version 240 mm de lame, 750 g. Quand même.
De mon côté, j'ai modifié la mienne :
J'ai d'abord poncé le revêtement dégueulasse (je trouve tous les revêtements dégueulasses), mais qui cachait bien des imperfections :
Puis, j'ai arrondi le talon du manche
et entamé une encoche pour l'auriculaire au cas où je choisis une prise en main reculée,
laquelle est désormais beaucoup plus agréable et naturelle.
Et puis un peu de pommade sur le manche, pour le lustrer :
et ce n'est plus tout à fait le même outil. D'ailleurs, il a perdu 5 g !
Au fait : et ma question ? Si l'on dispose d'un petit couteau déjà muni d'une pointe (neck ou puukko, par exemple), celle du couteau de camp ou de la machette est-elle nécessaire ?
De mon côté, j'ai modifié la mienne :
J'ai d'abord poncé le revêtement dégueulasse (je trouve tous les revêtements dégueulasses), mais qui cachait bien des imperfections :
Puis, j'ai arrondi le talon du manche
et entamé une encoche pour l'auriculaire au cas où je choisis une prise en main reculée,
laquelle est désormais beaucoup plus agréable et naturelle.
Et puis un peu de pommade sur le manche, pour le lustrer :
et ce n'est plus tout à fait le même outil. D'ailleurs, il a perdu 5 g !
Au fait : et ma question ? Si l'on dispose d'un petit couteau déjà muni d'une pointe (neck ou puukko, par exemple), celle du couteau de camp ou de la machette est-elle nécessaire ?
Nicoals- Cody Lundin
- Messages : 473
Date d'inscription : 07/05/2014
Age : 58
Localisation : Savoie
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